Chopin est mort en 1849 à 39 ans.
En 1847, Franz Winterhalter fait de lui ce portrait :
La photo suivante fut prise quelques mois avant sa mort. Pulmonaire depuis des décennies, atteint de la tuberculose (certains chercheurs pensent qu’il souffrait peut-être aussi d’une forme de mucoviscidose), il se savait, à ce moment-là, condamné à court terme. Une péricardite abrégea ses souffrances. On dispose de témoignages oraux et écrits de sa part quant à sa mort prochaine qu’il attendait, en authentique croyant, avec sérénité : « Ne vous inquiétez jamais de moi : Dieu étend sur moi sa grâce. »
Bien sûr on tient compte du fait qu’à l’époque le flash n’existait pas et qu’un long temps de pause nécessaire ne permettait guère de francs sourires ou un visage détendu. Mais tout de même : comment regarder cette photo autrement qu’en pensant qu’il s’agit là du masque mortuaire d’un vivant ? Le visage est celui d’un homme encore jeune mais le regard, noir, prend congé de nous. La bouche est ouverte, non pour nous parler mais parce qu’il a du mal à respirer. Heureusement que le photographe Louis-Auguste Bisson nous a laissé à voir ses mains admirables, elles qui couvraient à elles seules le tiers d’un clavier.
Á l’époque du portrait de Winterhalter, Chopin pose pour ce daguerréotype (une image sans négatif sur une plaque d’argent). Cette œuvre est malheureusement très détériorée. C’est le portrait “ normal ” d’un homme d’environ 35 ans.
Enfin, nous disposons de son masque mortuaire par Auguste Clésinger, gendre de George Sand. Des proches de Chopin ont affirmé que, juste après son trépas, son visage s’était détendu. Ses traits sont très expressifs, surtout pour un masque mortuaire. La bouche est fermée, apaisée, contrairement à celle de la photo de 1849. Chopin est redevenu presque jeune.
Pour le fantasme (ou la vérité ?), il nous reste bien sûr le portrait de son ami Delacroix. Chopin a 28 ans. Le peintre a choisi ce trois-quarts profil, peut-être pour nous dire que Chopin voyait bien au-delà de nous, avec un regard aussi acéré que son visage. Sa coiffure est celle d’un dandy. Le compositeur est un homme de feu, son âme est agitée, il est l’archétype du héros romantique. On ne le voit pas sur cette version, mais Chopin est au piano et Georges Sand, qui fume un cigare, regarde ses mains.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire