mardi 19 février 2019

Une conséquence de la loi LRU


J’ai publié des dizaines d’articles, dont nombre ont été repris par Le Grand Soir, sur cette loi infâme contre laquelle fort peu d’universitaires se sont levés quand il en était encore temps. Voulue par Sarkozy, cette loi avait été  élaborée dans l’ombre par des technocrates à la solde du kleiner Mann et défendue au Parlement et dans des médias généralement enthousiastes par la ministre Pécresse, fille de celui qui restera dans l’histoire comme le premier authentique universitaire homme d’affaires français. Il est bon que les fifilles fassent plaisir à leur papa chéri.

J’y reviens, brièvement à l’occasion de passages dans les transports en commun de Lyon (métro, gares).

La LRU implique que les universités françaises sont en concurrence permanente les unes avec les autres et que, en leur sein, les structures et les personnels sont également en concurrence permanente.

Ci-dessous un élément d’une campagne publicitaire aussi habile qu’agressive de l’Université de Saint-Étienne au cœur de la cité Lyonnaise. Pour mes lecteurs lointains, je rappelle que Saint-Étienne est une ville moyenne située à quelques encablures de la seconde conurbation française. Son université (Université Jean Monnet, du nom d’un technocrate européen de droite qui avait pensé en son temps cette évolution de l’enseignement supérieur) compte 20 000 étudiants. L'Université de Saint-Etienne et les autres composantes de l'Université de Lyon (communauté créée en 1995) sont partenaires dans plusieurs domaines. En particulier, elles appartiennent au même PRES, Pôle de recherche et d'enseignement supérieur. Depuis 2008, l'Université de Saint-Etienne est financièrement autonome. Elle est donc mise en concurrence avec d'autres entités de l'Université de Lyon, Lyon 2, Lyon 3, par exemple.

Raison pour laquelle, peut-être, l'Université Jean Monnet a décidé de titiller – ou de tailler des croupières, nous verrons – sa grande sœur voisine en essayant d’attirer des étudiants lyonnais vers les hauteurs stéphanoises.

Je ne sais combien coûte une telle campagne. Mais, par la grâce de Pécresse,  de l’argent qui aurait pu être consacré au bien-être des étudiants, aux promotions des enseignants et des personnels administratifs, au recrutement sur des vrais postes de la Fonction publique, a atterri dans les poches de publicitaires ravis.
Une conséquence de la Loi LRU

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