dimanche 6 septembre 2020

Les mots chéris des médias et des politiques (24)



Obsolescence

L’obsolescence sera programmée (planned) ou ne sera pas !

Apparu au début du XIXe siècle en Angleterre, le mot « obsolescence » a rejoint la langue française en 1958. Avait précédé l’adjectif « obsolescent » en 1956.

L’obsolescence est le fait de devenir périmé, désuet. Dans notre monde où tout va vite, il faut trouver un équilibre entre la spécialisation à outrance, le progrès technique et l’obsolescence des connaissances.

Les nouvelles technologies ont retourné l’obsolescence contre elle-même. Les techniciens connaissent, car ils la déterminent, l’espérance de vie des choses. Un lit sera performant huit ans, un téléphone portable entre deux et cinq ans, selon les marques et selon le prix d’achat.


Les Néerlandais ont inventé des repair cafés, des lieux conviviaux où chacun apporte sa science et son objet à réparer. Les clients s’aident, bénévolement cela va de soi, à rafistoler toutes sortes de choses.

L’obsolescence programmée est le bout du goût de la société de consommation. Pas étonnant qu’elle nous vienne des pays anglo-saxons. Les cafés de réparation poussent l’objet à vivre jusqu’à la marcescence, puis la déliquescence. En rêvant à une nouvelle adolescence.

Imaginons que nous, humains, nous inscrivions dans cette logique inexorable qui nous garantirait un programme, mais pas au-delà. « Encore une minute, Monsieur le bourreau… ». Désolé, on avait dit 81 ans, 6 mois, 22 jours, 3 heures et 30 minutes. Passé ce délai, vous serez obsolète.

Ce n’est certainement pas le cas de tous les objets, mais il semble bien que l’obsolescence de la plupart d’entre eux soit calculée en fonction des besoins et désirs supposés des consommateurs. L’iPhone 38 s’autodétruira pour laisser la place à l’iPhone 39 dès que l’acheteur sera démangé par une fièvre soudaine de nouveauté bidon (pardon : bogus). Une envie plus forte que la logique car même s’il est toujours en parfait état de marche l’iPhone 38 finira sa vie sur l’étagère où sont exposés les objets caducs, dépassés, périmés (trois horribles mots français) qui rythment nos vies de consommateur.

Les mots chéris des médias et des politiques (24)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire