jeudi 26 septembre 2013

Revue de Presse (70)


L’Humanité évoque le suicide d’un directeur territorial de Pôle emploi :

« Un cadre de l’entreprise s’est donné la mort il y a une semaine. Pour certains syndicats, ce drame est révélateur du malaise social qui ronge Pôle emploi depuis sa création en 2008.

L’ancien directeur territorial du Rhône, âgé de cinquante-cinq ans, s’est jeté sous le TGV à Mâcon (Saône-et-Loire) alors qu’il se rendait à Paris sur son lieu de travail. Depuis le mois de juin, ce père de famille avait été muté à la direction générale dans la capitale et rentrait à son domicile le week-end. Jean-Charles Steyger, du bureau du SNU Pôle emploi, estime que « ce changement de poste n’était pas une promotion, plutôt une régression ». Pour Suzie Petit, déléguée syndicale centrale CFE-CGC, « il semblerait que cette situation était difficile à vivre pour lui. Ce qui attire notre attention, c’est l’accumulation du nombre de drames ces derniers mois ». »

Selon Michel Soudais, dans Politis, les barbares campent sur Twitter :

« Insultes sexistes et racistes, menaces physiques, appel au viol… Des cyber-activistes d’extrême droite se déchaînent sur la toile contre une jeune militante du Parti de gauche, coupable d’avoir raconté sur Twitter sa participation à la manifestation organisée à Marseille contre l’université du Front national, samedi.

La violence et la haine envahissent dangereusement les réseaux sociaux. C’est devenu banal de le dire. 
Pourtant, je n’ai pas l’impression qu’on prenne pleinement la mesure du fumet sorti des égouts qu’exhale de plus en plus la toile à mesure qu’enflent les intentions de vote en faveur du Front national de Marine Le Pen. 
Si l’on n’y remédie pas, notamment en appliquant aux infractions et aux délits les plus flagrants les lois qui encadrent la liberté de la presse, il est plus que probable que des esprits simples (le web en attire beaucoup), chauffés par des excités, passent à l’acte. »

Jean-Emmanuel Ducoin revient dans son blog sur le prétendu coût du travail en France :

« Nos éminences ont-elles lu l’étude publiée mi-août par le Bureau of Labour Statistics des Etats-Unis ? Nous y découvrons que le «coût» horaire du travail était de 35,67 dollars par heure dans le secteur manufacturier en 2012 aux États-Unis, inférieur aux 45,79 dollars d’Allemagne et aux 39,81 dollars de France.

Oui, dans l’industrie, ce que les libéraux de tout poil appellent «le coût du travail» est bel et bien plus bas en France qu’en Allemagne. Dans les services, ledit «coût du travail» est équivalent en France et en Allemagne. Dans un souci d’exhaustivité et de précision, notons par ailleurs que, dans l’industrie comme dans les services, l’Allemagne compte beaucoup plus de salariés à temps partiel. Ces données irréfutables, qui démontrent que le «coût» global horaire français est voisin de celui de l’Allemagne et très proche de celui des États-Unis, viennent donc contredire tous les discours lénifiants (gouvernants, experts, médias, etc.) qui n’ont qu’un but : justifier toutes sortes de «réformes» qui ne consistent qu’à réduire salaires et prestations sociales. »

Marianne nous dit que le Sarkothon lancé par l'UMP afin d'éponger les dettes de l'ancien président suite à l’invalidation de ses comptes de campagne a donné des idées à certains, et notamment à Frigide Barjot.

« Selon le quotidien 20 minutes, l'ex tête de file de la Manif pour tous devrait  bientôt lancer, elle aussi, une association, les « Amis de Frigide Barjot » pour l'aider à résoudre ce qu'elle désigne comme « un moment pénible » à savoir l'assignation par son bailleur, la Régie immobilière de la ville de Paris (RIVP), à quitter le logement qu'elle occupe du fait de l'avoir utilisé « à des fins commerciales ».

N’envisageant pas de s’installer dans son appartement de 64 m² dans le Xe arrondissement de Paris, qui ne possède « que » deux chambres, Frigide Barjot prévoit plutôt de surmonter cette épreuve grâce à un appel aux dons. « Les gens qui pensent que je ne mérite pas ce traitement pourront ainsi m’aider » a-t-elle déclaré. Quand elle promettait qu’elle continuerait à en appeler à la mobilisation tant qu’elle le jugerait nécessaire, on s’attendait à peu près à tout, mais surement pas à ça. »

Dans un entretien passionnant dans L’Humanité, les sociologues Monique et Michel Pinçon-Charlot parlent de différents types de violence dont sont victimes les prolétaires :

« Il y a d’abord la violence économique, dans sa version néolibérale, avec une finance spéculative qui prend le pas sur la production industrielle. Les exemples d’entreprises françaises comme Peugeot, Arcelor et bien d’autres, licenciant à tour de bras malgré des bénéfices énormes sont légion. C’est l’exemple immédiat de cette violence exercée par la confrérie des grandes familles ! Il y a ensuite la violence politique avec le mensonge d’État comme technique assumée. Le président Hollande et son gouvernement ont beaucoup trahi leurs promesses de campagne et les valeurs socialistes. C’est une violence terrible que le mensonge politique. La classe dominante use aussi d’une violence idéologique puisqu’il s’agit de faire croire que le néolibéralisme est naturel. Que les marchés sont comme la lune qui brille ou les prés qui verdoient. Pour ce faire, cette classe très consciente d’elle-même utilise une autre forme de violence : la violence linguistique. Ici, il s’agit de manipuler le langage pour corrompre la pensée. Toutes ces violences forment au final une sorte de feu d’artifice qui aboutit chez les classes moyennes et populaires à un fatalisme mortifère avec le sentiment qu’il est impossible de changer les choses. Et c’est ça le plus terrible. »



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