mardi 6 janvier 2015

Où l’on reparle du prince Andrew (Andrew Albert Christian Edward Windsor)

Ce n’est pas que cela m’amuse, mais il faut que j’évoque de nouveau la famille royale britannique

Voilà t’y pas que le prince André fait des siennes. Je lui accorde tout de suite le privilège du clergé, comme on dit en anglais, ce privilegium clericale qui permettait, depuis le XIIe siècle, aux membres du clergé de ne pas comparaître devant les tribunaux séculier. Enfin, quoi, soyons aussi vulgaires que lesRoyals, ils le méritent, branle dieu de foutre de bordel à queux, de curés à roulettes et de pompe à merde (mon juron, pas le plus clivant, mais préféré) : vous avez cinquante ans, vous êtes pété de tunes (votre maman subvient à vos besoins), il suffit que quatre membres bien choisis de votre famille trépassent et vous êtes couronné roi, vous n’avez jamais eu besoin d’essuyer une petite cuiller, il y a peu, la presse britannique vous surnommait encore “ Randy Andy ” (Dédé l’excité), la mère de vos enfants a été convaincu de vénalité (elle a été filmée en train de recevoir 500 000 livres d’un faux homme d’affaires pour qu’elle facilite l’accès à votre auguste personne, sans que vous soyez au courant, précisons-le), que vous reste-t-il donc à faire pour vous assumer dans la vie ? Rien, si ce n'est fricoter avec un banquier pédophile.

“ Randy Andy ” est donc cité dans le cadre d’un procès intenté au richissime banquier Jeffrey Epstein, condamné naguère dans le cadre d’affaires sexuelles impliquant des jeunes filles de moins de 18 ans. L’une d’entre elles a affirmé avoir été contrainte d'accepter des relations sexuelles, à la demande d’Epstein, à Londres et sur des îles caraïbes possédée par Epstein, avec plusieurs hommes dont Dédé la quéquette et Alan Dershwitz, éminent professeur de droit à Harvard et avocat célèbre pour avoir défendu avec succès O.J. Simpson et Claus von Bülow. Dédé et Alan ont démenti.

Epstein a été pour sa part condamné par un tribunal de Floride à 18 mois de prison en 2008 pour avoir eu des relations sexuelles contre rétribution avec une mineure.



Virginia Roberts, une des jeunes “ masseuses ” d’Epstein, ne déteste pas la compagnie de Dédé la Quéquette :





Tout comme Peter Mandelson (qui ne fait aucun mal aux jeunes dames, ni aux moins jeunes d'ailleurs), le travailliste sic qui a créé Blair et le New Labourcontre la gauche du parti (lorsque j’ai rencontré brièvement Mandelson à l’université Bordeaux 3, je me suis dit que le pape Paul VI, à côté, c’était Coluche):



Le nom de Mandelson, et celui de son ami Reinaldo da Silva, apparaissent à de multiples reprises dans les carnets discrets d’Epstein .

Dédé avait de bonnes raisons pour être un proche de Mandelson, et vice-versa, dans la mesure où celui-ci fut ministre du Commerce et commissaire européen et ou celui-là exerça, à titre gracieux, les fonction de représentant officiel du royaume pour le commerce extérieur et les investissements. Sans oublier leur amie commune, la bien jeune femme d’affaires et reine du pétrole KazakheGoga Askhenazi, fille d’un ancien dignitaire du parti communiste proche de Gorbatchev, et qui se meut aujourd'hui avec panache dans les “ Fashion weeks ” parisiennes. Goga fut un temps en relation avec Saif Kadhafi.

Sarah Ferguson (une princesse qui a un nom de tracteur, déjà, c’était un peu louche, non ?), l’ancienne épouse de Dédé, a reçu d’Epstein 15 000 livres – cadeau – pour éponger une partie de ses dettes. Fergie reconnut une « gigantesque erreur de jugement » mais n'avoir rien « fait de mal ». Elle se déclara« contrite au-delà des mots »  et assura que, « quand elle le pourrait, elle rembourserait ». Heureusement, David Cameron a gardé toute sa confiance au sulfureux banquier.


Où l’on reparle du prince André (Andrew Albert Christian Edward Windsor)

Cet écart princier n’était pas le premier et ne sera sûrement pas le dernier. Ceux qui défendent la monarchie britannique disent qu’elle rapporte plus qu’elle coûte au pays. Peut-être, mais depuis l’annus horribilis et malgré les fastes consensuels du jubilé de 2012, cette famille rappelle aux Républicains que nous sommes les excès et la médiocrité des privilèges d’antan. Ils ne tuent plus mais leurs pratiques sont parfois assassines. Quelques exemples :

En 2007, le prince Andrew vend à un homme d’affaires kazakh sa résidence de Sunninghill Park trois millions de livres de plus que le prix affiché. Cette résidence était le cadeau de mariage de la reine pour son fils et sa belle-fille. Le Kazakh déclara qu’il ne s’agissait pas de « blanchiment d’argent ». Non, bien sûr. Depuis, la propriété est restée vide.

 En 2008, un des princes royaux d’Abou Dhabi, ami de collège d’Andrew, acquit 20% d’une ferme d’éoliennes valant 3 milliards de livres. Les 341 turbines procurent des dizaines de millions de livres pour la famille royale par le biais du Domaine de la Couronne (Crown Estate). On se dit que, pour protéger ces intérêts faramineux, les Mandelson, les Valls, les Cameron, les Hollande doivent faire preuve d’inflexibilité en matière de politique austéritaire.

Où l’on reparle du prince André (Andrew Albert Christian Edward Windsor)



Où l’on reparle du prince André (Andrew Albert Christian Edward Windsor)
En 2009, Dédé a accepté un séjour dans la famille royale saoudienne, tous frais payés. On a pu parler de conflits d’intérêts du fait que les Saoudiens tenaient Dédé dans leur quenotte.

C’est également en 2009 que Dédé a rencontré Saif, le fils préféré de Mouammar Kadhafi lors d’une réception à l’ambassade britannique à Alger. Saif fut reçu à Windsor.

Chaque année, la reine attribue une allocation de 249 000 livres à son fils Andrew. Andrew n’est pas rétribué pour sa mission de représentant du gouvernement britannique. Mais, depuis dix ans, cette charge a coûté 4 millions de livres aux contribuables.

Quelques mois avant le renversement de Ben Ali, Andrew a organisé à Buckingham Palace un repas en l’honneur de Sakher El Materi, beau-fils du dictateur. Une dizaine de dirigeants de multinationales britanniques étaient présents. Désormais en fuite, El Materi est recherché pour blanchiment d’argent.

Pas facile d’être un cadet.

Pas facile de faire des affaires, pour soi-même, pour la famille royale britannique, lorsqu'on est membre d'icelle.

Et puis, toutes ces têtes couronnées sentent bien aujourd'hui qu'avec la “ crise ”, elles ont intérêt à se tenir à carreau car les sujets ne leur autorisent plus tout et n'importe quoi. Souvenons-nous de la réaction du peuple espagnol – pourtant majoritairement légitimiste – face aux exploits cynégétiques du vieux roi et de sa bonne amie. Le futur roi Guillaume est un sémillant jeune papa qui tourne sept fois sa langue dans sa bouche avant de s'exprimer. Pas comme son grand-père le duc d'Édimbourg, sur qui nous reviendrons car il le mérite. Ni comme son frère cadet Henri de Galles  (Harry pour les dames).

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