jeudi 8 décembre 2016

Que pense cette petite fille ?


Ces accoutrements sont interdits (150 euros d'amende) mais rien n'y fait.

Ici, à Lille, ces deux Belphégor sont victimes d'un malencontreux concours de circonstances.

Il y a 20 ans au Pakistan, l'un des pays les plus musulmans de la terre, il n'y avait pas de burka. Dans l'Inde musulmane, les femmes ne couvrent pas leur visage. En 2015, le Président du Sénégal (pays qui compte au moins 90% de musulmans) a interdit la burqa en ces termes :  « le port du voile intégral ne correspond ni à notre culture, ni à nos traditions, ni même à notre conception de l’Islam. Il faut avoir le courage de combattre cette façon excessive de nous imposer une manière d’être, nous ne pouvons pas accepter qu’on nous impose des modèles d’habillement venus d’ailleurs. » Le jour où l'on entendra un Premier Ministre britannique tenir ce langage n'est pas venu.

Personne ne saura jamais si l'accompagnatrice de cette petite fille est, ou se pense, libre de porter ce noir intégral. Le but de la manœuvre est, en effet, qu'on ne sache jamais rien d'elle car pendant toutes les années qu'il lui reste à vivre elle ne sera qu'une ombre inaccessible, dans la société mais hors de la vie sociale. Qu'ils soient en djellaba ou en jeans, les hommes de son clan vivent à visage découvert, barbus ou pas. Ils prennent le thé à la terrasse des cafés. Ils travaillent. Ils ont la liberté de nous regarder, ou pas.

Cette gamine doit avoir entre huit et dix ans. Pas une ligne dans le Coran ne prescrit un tel enfermement pour une enfant de cet âge. Elle est suffisamment grande pour se rendre compte à quel point l'image que nous avons d'elle ressemble à celle de la poubelle noire sur sa gauche qui semble défier son humanité. Comment peut-on imaginer que cette enfant puisse être scolarisée ? Alors que ses frères le sont. Ses cousines aussi, peut-être.

De quoi sa crise de la préadolescence sera-t-elle le nom ?


Que pense cette petite fille ?

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