mardi 21 mai 2019

Ian Brossat : ce gars-là me plait bien




Et puis il confirme l’idée toute bête qu’on vient toujours de quelque part, que l’on soir doué d’une forte personnalité ou pas.

Ian Brossat a 39 ans. Il est membre du Parti communiste français depuis 1997, maire-adjoint de Paris et porte-parole du PCF depuis 2018.

Intellectuellement parlant, Brossat est bien né. Son père fut un professeur de philosophie (à Paris VIII) dont la liste d’ouvrages publiés est longue comme le bras. Sa mère, Sylvia Klingberg, fut sociologue à l’INSERM. Ancienne militante du groupe d’extrême gauche israélien Matzpen, un parti israélien d’extrême gauche, révolutionnaire, internationaliste et antisioniste qui exista de 1962 à 1983. Elle milita ensuite à l’extrême gauche française alors qu'elle enseignait à l’université Paris 1. Les parents Brossat furent longtemps membres de la Ligue Communiste Révolutionnaire.

Mais c’est le grand-père maternel qui m’intéresse particulièrement. Israélien issu d'une famille juive orthodoxe polonaise, Marcus Klingberg est considéré par Israël comme un traître absolu. Il s’éloigne de la religion pour ne plus y revenir, entreprend des études de médecine et se réfugie en Union soviétique en 1939 après l’invasion de la Pologne par les nazis. Engagé au sein de l’Armée rouge en 1941, il se spécialise en épidémiologie, revient en Pologne après la guerre. Il se marie et s’installe en Suède. En 1948, il émigre en Israël avec sa femme et leur fille et s’engage dans Tsahal comme médecin, devenant colonel de réserve. Scientifique reconnu en Europe et dans le monde entier, il est arrêté en 1983 par le Shin Bet qui le soupçonne d’être un agent secret soviétique, ce qu’il avoue au bout de quelques jours d’interrogatoire. Il aura fourni des informations sensibles au KGB pendant plus de 25 ans, notamment dans le domaine de la recherche biologique et chimique. Il est condamné à 20 ans de prison. Cette sombre affaire restera secrète pendant dix ans, la disparition de Klingsberg étant expliquée par les autorités comme un séjour en hôpital psychiatrique en Europe. En 2016, Ian coécrivit L’espion et l’enfant, où il retraçait la vie de son grand-père à qui, enfant, il allait rendre visite en prison.


Ian Brossat : ce gars-là me plait bien

Ian Brossat étudie au lycée Henri IV, à l’École normale supérieure de Lyon, devient agrégé de Lettres modernes en 2003 et est nommé professeur au lycée Jean-Jacques Rousseau de Sarcelles.

En 2011, il sort du bois dans le magazine Têtu, avant de se marier en 2013 avec un professeur de mathématiques.

Il est élu secrétaire de la section du PC dans le 14arrondissement et glane quelques mandats électoraux à Paris. Il devient l'un des principaux responsables de la Fédération de Paris du PCF, ayant autorité sur les secteurs de la jeunesse, de la formation et de la communication. Il est responsable du secteur « élections » à partir de janvier 2009. Aux élections législatives de 2017, il est éliminé au premier tour, arrivant en 3e position derrière Danièle Obono, sa suppléante en 2012, élue au second tour sous l'étiquette de La France Insoumise.

Conseiller de Paris en 2008, il prend la présidence du groupe communiste au Conseil de Paris.

Au sein du conseil municipal, il milite en faveur d'une accélération de la construction de logements sociaux. Il fait voter un vœu exigeant que les bailleurs sociaux remboursent systématiquement les charges d'ascenseur lorsque ceux-ci sont en panne. En juillet 2008, le groupe communiste se démarque de la majorité municipale de Bertrand Delanoë en se prononçant contre la privatisation de la collecte des ordures ménagères. Le groupe communiste s'oppose à la mise en place de la vidéosurveillance à Paris.

Au nom du groupe PCF/PG, Brossat demande à la ville de Paris d'interdire les concerts du groupe de rap Sexion d’Assaut en raison des propos homophobes tenus dans leurs chansons et dans des conférences de presse.

En 2010, il soutient l'arrangement financier proposé par l’UMP à la mairie de Paris, dans le cadre des enquêtes sur les accusations d'emplois fictifs dont aurait profité le RPR du temps de Jacques Chirac. 

En octobre, il propose, avec les élus communistes de Paris, de créer un « village d'insertion pour les Roms» dans le 16arrondissement, puis de remplacer la basilique du Sacré Cœur de Montmartre par un «espace de solidarité ».

En avril 2013, il coécrit un livre avec Jacques Baudrier intitulé Paris n'est pas à vendre, proposant des alternatives à la spéculation.

Après la victoire d’Anne Hidalgo en 2014, il est élu adjoint à la maire de Paris chargé du logement et de l'hébergement d'urgence. Depuis le 6 octobre 2017, il est responsable du logement, de l'habitat durable et de l'hébergement d'urgence. 

À l'occasion de la parution de son livre Airbnb, la ville ubérisée en septembre 2018, Ian Brossat dénonce «l'économie de prédation » à laquelle se livrerait la plate-forme Airbnb en permettant de louer des appartements entiers dans le centre de Paris.

Ian Brossat est désigné par le Parti communiste comme sa tête de liste aux élections européennes.

En septembre 2018, il demande l'interdiction des résidences secondaires à Paris.

Il apporte son soutien aux Gilets jaunes à la fin de l’année 2018.

Concernant l'impôt sur le revenu, il propose de taxer à 80 % au delà de 10 000 euros de revenus mensuels. En avril 2019, il se prononce pour la hausse de la taxation du kérosène afin de réduire l'empreinte carbone.

Bon, alors, Bernard, tu arrêtes de tourner autour du pot ! Tu vas voter pour la liste communiste, oui ou non ?

Je me tâte. Surtout depuis mon article du 7 avril 2019.

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