mercredi 3 octobre 2018

Charles Aznavour est mort, Pascal Praud b...e encore


Bon, allez, je vous donne ma préférée : “ Sa jeunesse ”.

Rien ne fut simple pour lui : il était petit, avait un gros nez, une voix lamentable comparée à celle de Bécaud qui aurait voulu faire de lui uniquement un de ses paroliers. Heureusement, Piaf avait repéré le potentiel de cet auteur-compositeur-interprète. De même Georges Franju lui donnerait un rôle important dans La Tête contre les murs en 1959.

Quand j’étais gosse, dans les années 50 et 60, il ne parlait jamais d’Arménie. Envie, besoin de s’assimiler, de ne pas nous imposer sa douleur profonde ? Je ne sais trop.

Une ambition hors du commun fut son moteur. Bécaud a demandé tant pour l’Olympia ? Il demanderait tant plus 1 franc. Être le meilleur, partout. Être le plus riche, le plus prolifique, le plus connu des artistes français dans le monde, vu que Chevalier et Piaf était morts. Toute sa vie, il vota à droite, comme beaucoup d’anciens pauvres qui réussissent à la force du poignet. Il y a peu, il disait qu’il fallait trier les migrants, ne garder que ceux qui étaient utiles ou avaient du génie.

Il eut avec l’administration des impôts des rapports assez complexes, allant jusqu’à graisser la patte d’hommes politiques pour qu’ils interviennent en sa faveur. Il fit, dans ce domaine, largement mieux que les époux Balkany.

En fait, ce billet était à l’origine motivé par une impro sur le nain Praud (ouaf !). Pascal Praud cachetonne actuellement chez Bolloré. Après avoir été longtemps commentateur sportif spécialisé dans le foot, il est désormais spécialiste de tout, ce qui lui permet d’animer une émission de débats telle que les chaînes de télé d’information en continu les affectionnent : un animateur laisse de temps en temps la parole à des invités qui ne peuvent sortir plus de trente mots d’affilée puisqu’ils se coupent tous mutuellement la parole.

Nous allons tous mourir et Aznavour lui-même allait forcément passer l’arme à gauche (ou plutôt à droite). Il était donc du devoir des immenses spécialistes de l’information télévisuelle de se documenter quelque peu sur cette figure monumentale de la culture française. Ce qu’à l’évidence Pascal Praud ne fit pas. Au fil des débats, il lui vient l’idée – pour plaire aux intellos peut-être, il faut ratisser large chez Bolloré – de parler des phrases d’accroche que l’on trouve dans les chansons d’Aznavour et qui sont passées dans la langue du peuple. Il y en eut effectivement de très nombreuses. Seulement Praud cita à tort et à travers, oubliant qu’Aznavour n’avait pas été l’auteur, loin de là, de toutes ses chansons. Il s’esbaudit devant “ La Mama ”, dont les paroles sont du père de France Gall, le merveilleux début de “ La Bohème ” (« Je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître »), une trouvaille de Jacques Plante, auteur de plus de 500 chansons, dont une bonne vingtaine pour Aznavour (“ Un Mexicain ”, “ Monsieur Carnaval ”, “ Les Comédiens ”, “ For me formidable ”).

Le buzz, coco, le buzz. Pour Annie Cordy et Line Renaud, on ne pourra pas en faire autant.


Charles Aznavour est mort, Pascal Praud b... encore

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