Je me souviens bien de son père, Pierre-Elliott. Premier ministre du Canada de 1968 à 1984. Brillant intellectuel, catholique pratiquant et mâle conquérant. Sa liaison avec Barbara Streisand est restée dans les annales. Son fils Justin est Premier ministre depuis 2015, après une brillante victoire de son parti dans les élections législatives.
Le Canada compte 37 millions d’habitants. Trudeau et son gouvernement se sont lancés dans une ambitieuse politique d’immigration. En 2017, le pays a décidé d’accueillir un million d’immigrés, à raison de 300 000 par an. La plupart sont d’origine arabe et de confession musulmane. Il se glisse naturellement dans ce flot migratoire des musulmans intégristes pour qui la seule loi est la Charia mais qui savent profiter des libertés formelles du pays d’accueil. Plus multiculturaliste que Trudeau (catholique mais de manière moins ardente que son père), on meurt : surtout depuis qu’il s’est fait tatouer l’emblème d’une tribu autochtone sur son biceps gauche.
Pour Trudeau, tous les immigrés ne se valent pas. Ainsi, le leader indépendantiste catalan Carles Puidgemont est sûrement plus dangereux qu’un djihadiste de base. Trudeau lui a récemment refusé l’entrée dans le pays alors qu’il n’a jamais commis le moindre crime et qu’il a été élu président de sa province lors d’une élection transparente et démocratique.
Au Canada, le prosélytisme religieux peut s’exprimer en toute liberté, jusque dans la sphère publique. On a vu récemment Harjit Sajjan, né au Penjab en 1970, arrivé au Canada à l’âge de 5 ans, nommé ministre de la Défense nationale par Trudeau en 2015, expliquer dans une école à des enfants comment se couvrir la tête d’un turban sikh. Selon lui, « l'apprentissage de la religion et la culture de l'autre ouvre les esprits». Il faut dire qu’en matière de morale, Jarjit est un vrai exemple pour de jeunes enfants : soldat en Afghanistan, il a remis des prisonniers de guerre aux autorités afghanes, qui les ont ensuite torturés. II a également participé à des opérations illégales d’enlèvements ciblés et de transferts de prisonniers.
Mine de rien, ce multiculturalisme, cet empiètement de la religion dans la sphère publique fascinent notre banquier éborgneur, d’autant qu’ils sont souhaités par le monde de la finance internationale. Mais ceux des dirigeants qui les ont réellement pratiqués, quand ils ne les ont pas eux-mêmes mis en œuvre, en sont revenus. Dès 2010, Angela Merkel, dès 2011, David Cameron, le Premier ministre britannique d’alors ont admis l’échec de cette politique. Ils ont reconnu que la politique de trop grande « tolérance » adoptée à l'égard de ceux qui rejettent les valeurs occidentales avait échoué.
Au Québec, le combat pour la laïcité se poursuit. Le 27 mars 2019, le ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion a déposé à l’Assemblée nationale un projet de loi sur la laïcité de l’État. Il propose ainsi une interdiction du port de signes religieux chez les agents qui incarnent l’autorité de l’État et qui exercent un pouvoir coercitif : les juges, les policiers et les procureurs de la Couronne. Si elle est votée, cette loi sera vraisemblablement taxée, au niveau fédéral, de discriminatoire, d’attentatoire aux droits fondamentaux des personnes appartenant à des minorités religieuses. En effet, la restriction faite au port de signes religieux contrevient au droit à l’égalité fondé sur la religion et le sexe, ainsi qu’au droit à la liberté de conscience et de religion, un droit protégé tant dans la Charte canadienne des droits et libertés que dans la Charte des droits et libertés de la personne.
Cette ethnicisation – comme celle de l'armée, par exemple, peut prendre des aspects effrayants. Voir ce défilé en armes de soldats sikhs commémorant la constitution de la communauté sikh au Canada en 1999.
On n’a pas fini d’entendre parler des turbans et des voiles dans la Belle Province…
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