mardi 24 septembre 2019

La FCPE et les femmes iraniennes fouettées


Loin de moi l’idée de faire parler les morts, mais je me demande ce qu’aurait pensé Maître Jean Cornec, longtemps animateur de la Fédération des Conseils de Parents d’Élèves, de la dernière initiative publicitaire de cette fédération.

Ces derniers temps, l’accoutrement des femmes musulmanes dans le cadre des activités périscolaires a été l’objet de controverses. La FCPE vient de trancher en faveur d’une visibilité de l’islam dans les activités de l’École de la République. Ce faisant, la fédération entérine le fait qu’il y a les musulmans et les autres, les premiers étant les seuls à vouloir et à pouvoir afficher librement ce qui les distingue des seconds en matière de croyances. Je doute en effet que la FCPE produise une publicité mettant en scène un juif en papillotes et chapeau noir.


La FCPE et les femmes iraniennes fouettées


Ceci est en contradiction avec les statuts et les objectifs de la fédération selon lesquels « l’École et la société doivent répondre aux principes fondateurs de la République. L’École doit transmettre des valeurs communes, au premier rang desquelles la liberté, l’égalité, la fraternité et la laïcité. »

Le discours, l’argumentaire de cette publicité sont particulièrement hypocrites. Le questionnement « et alors ? » situe la femme musulmane dans l’évidence, le naturel, et donc dans l’argutie et l’intolérance ceux qui sont hostiles à la présence de l’islam dans les activités scolaires. Quant à la phrase « La laïcité, c’est accueillir tous les parents sans exceptions », on ne peut forcément qu’y souscrire en accompagnant peut-être demain nos enfants en tutu ou en string.

Pendant que la FCPE fait des mamours – pour des raisons électoralistes, n’en doutons pas – aux 30% de femmes musulmanes qui se voilent, d’autres femmes, extrêmement courageuses, essaient de se libérer de la domination d’un pouvoir religieux rétrograde qui a décidé en 1974 d’imposer aux femmes la manière dont elle doivent s’habiller. Ces résistantes sont parfois condamnées aux coups de fouet (châtiment brutal et humiliant), dont on peut mourir, rappelons-le.

Sans grand risque de se tromper, on peut penser que la petite fille de la publicité suivra plus tard l’exemple de sa mère. Elle pourra remercier la FCPE pour son prosélytisme.

La FCPE et les femmes iraniennes fouettées
La FCPE et les femmes iraniennes fouettées
La FCPE et les femmes iraniennes fouettées

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