vendredi 26 juin 2020

Sociétalement et socialement parlant, où en est la Suède ? (I)


La Suède est un grand pays par la surface (450 000 km2) et petit par la population (10 millions d’habitants). La densité est d’environ 25 habitants au km2.
Je ne suis jamais allé dans ce pays et j’ai rencontré moins de dix Suédois dans ma vie mais je lis un peu la langue et je me rends régulièrement sur les sites internet de ce pays. C’est pourquoi je m’étonne et ne saurais expliquer, par exemple, pourquoi des juges condamnent des responsables de viols collectifs à des peines symboliques en laissant entendre que les victimes souhaitent avoir des relations sexuelles avec sept ou huit personnes à la fois.
 On a connu ce pays comme fer de lance du progressisme en Europe, un petit paradis social-démocrate où chaque citoyen était protégé face aux aléas de l’existence, où le niveau de vie était inégalé dans notre continent. Avec, certes, quelques poches de nazisme mal recuits. Et puis un certain mal être collectif dont ont témoigné, pendant des dizaines d’années, le cinéma et le théâtre suédois. Tout ceci est de moins en moins vrai et, surtout, la société donne, vue de loin, l’impression d’être en phase de décomposition. Il ne se passe pas 24 heures, dans des villes où les zones de non droit où la police (l’une des meilleures au monde depuis des dizaines d’années – sauf lorsqu’il s’est agi de retrouver l’assassin de leur Premier ministre…) ne peut plus pénétrer, sans qu’un viol collectif soit commis, sans qu’une explosion mette à bas un immeuble, sans que des scènes d’émeute perturbent gravement la paix sociale. En quarante ans, le nombre de viols a augmenté de 1400% (53 viols pour 100 000 habitants) ! La Suède dans ce domaine est au troisième rang mondial derrière le Lesotho et l’Afrique du Sud. Par parenthèse, j'aurais pu rédiger le même type d'article à propos du Royaume-Uni où les viols collectifs et les meurtres à coups de poignard et de machette ont augmenté dans une proportion considérable depuis une décennie.

Les pouvoirs publics suédois ont décidé il y a quarante ans que la Suède serait officiellement un pays multiculturel et multiethnique. Jusqu’alors, si l’on excepte une immigration non négligeable de Finlandais, elle était très homogène. En quarante ans, la population a augmenté de 20%, sous les effets d’une immigration non contrôlée en provenance de pays non européens. Dans cette optique, j’aurais pu rédiger un article similaire sur l’Irlande dont le visage, après des siècles de guerres contre les Anglais et de guerre civile, est transfiguré – alors que les Irlandais étaient enfin à peu près en paix avec eux-mêmes – par l’arrivée de milliers de migrants globalement musulmans sans, bien sûr, qu’on ait demandé leur avis aux populations. Et j'aurais pu également parler de la Finlande (les Finlandais sont toujours la troisième population migrante vers la Suède) qui a accueilli des dizaines de milliers de Somaliens, Irakiens et Syriens et où un récent sondage (selon Russia Today) révélait qu'une majorité des autochtones préféraient vivre à côté d'un centre de désintoxication plutôt que d'une mosquée.
 Je ne voudrais pas paraître plus malin qu’un autre mais, si je n’avais pas prévu cette évolution, je l’avais envisagée comme possible depuis longtemps. Durant les années 80, je résidais en Côte d’Ivoire. J’avais pour ami un Sénégalais vivant à demeure dans le pays avec sa famille. Il était technicien-chef – extrêmement doué – dans un grand garage automobile. Un jour, rayonnant, il me dit qu’il avait été sélectionné pour exercer les mêmes fonctions dans un garage suédois. Je le félicitai et lui dit : « Tu es bien conscient que tu vas gagner vingt fois plus là-bas qu’ici ? » « Bien sûr ! », me répondit-il. Je lui demandai s’il comptait partir avec sa famille. Il attendrait la fin de l'année en cours et s’était arrangé avec le garage suédois pour pouvoir passer en Côte d’Ivoire une semaine tous les deux mois. Quelques jours plus tard, il me fit rencontrer un jeune attaché de l’ambassade de Suède qui l’aidait à progresser dans les arcanes de son nouveau pays. Je demandai à ce diplomate quelle était la position de la Suède face à l’immigration. Pas celle de notre ami Mamadou, propre sur lui et bardé de contrats d’embauche, mais celles d’immigrants aléatoires. J’avais à l’esprit la diaspora afghane qui s’était constituée pendant et après le pic de la guerre civile. Il me répondit : « Notre politique, c’est qu’il n’y a pas de politique. Vient qui veut. » Vous comprendrez trop tard, lui répondis-je, que les gens qui viennent de la violence apportent de la violence. Et dans le cas des réfugiés afghans, vous serez à coup sûr en présence d’un islam rigoriste, complètement étranger aux valeurs de votre société démocratique, protestante et très sourcilleuse quant à la place de la femme. J’avais toujours pensé que Danton s’était lourdement trompé quand il avait déclaré – dans un contexte certes particulier et dramatique – qu’on n’emportait pas sa patrie à la semaine de ses souliers.
Bref, il y a deux mois, une bombe a pulvérisé deux appartements dans le sud du pays en endommageant 250 autres. 25 personnes ont été blessées. Des débris d’une porte d’un des appartements ont été retrouvés à 100 mètres d’une explosion en bout de chaîne de quatre autres explosions. Une bonne centaine d’explosions ont eu lieu depuis 2015. Trente dans la ville de Malmö. Durant les sept premiers mois de 2019, le nombre d’attentats à la bombe a augmenté de 45% par rapport à la même période de 2018. Malmö connaît davantage d’explosions que Belfast au plus fort de la guerre civile irlandaise.
Quarante-cinq fusillades entre gangs ont eu lieu en 2018, contre trois en Norvège. Dans un pays où le gouvernement se proclame – à juste titre – féministe, 30% des femmes ont peur de rentrer seules le soir chez elles. Le système pénal, conçu à une autre époque, n’est plus du tout dissuasif. En 2018, un jeune homme de 16 ans ayant – au nom d’un contrat – tué des clients dans une pizzeria a été condamné à passer trois ans dans une institution spécialisée.
Il semble que la majorité des forfaits soit l’œuvre d’une mafia qui rackette des restaurateurs. Ces criminels appartiennent pour la majorité à des immigrants de première ou deuxième génération. Les grenades qui explosent sont des reliquats des guerres des Balkans. Le nombre d’explosions a triplé entre 2008 et 2016. Pour ce qui est du lancer de grenades, il s’agit d’actes terroristes : des appartements, des petits commerce (salons de coiffure, pizzerias) sont visés à l’aveugle, sans distinction. Sauf celles qui visent des employés de banque dont le travail consiste à éplucher des comptes douteux. En 2018, considérant que l’utilisation d’explosifs en Suède battait tous les records pour un pays en paix, les pouvoirs publics ont proposé une amnistie et l’immunité à ceux qui rapporteraient les grenades et les bombes artisanales dans les commissariats de police. Cela n’a pas empêché un nouveau record : 50 explosions ont eu lieu durant les trois premiers mois de 2019. Une tous les deux jours, donc. Un enfant de huit ans est mort après qu’une grenade a atterri dans la chambre où il dormait. Un  homme de soixante-cinq ans a été déchiqueté sans savoir que l’objet qu’il venait de ramasser dans la rue était une grenade.
Sylvi Listhaug, ancienne ministre norvégienne (de droite) de l’Immigration, estime que la situation en Suède est « hors de contrôle » : « Il est admis qu’on ne peut pas parler de ces problèmes parce que cela peut être stigmatisant. Aujourd’hui, la situation en Suède est complètement hors de contrôle avec des centaines de voitures incendiées, des écoles incendiées, des centaines d’attaques à la bombe, des assassinats en plein jour et des attaques coordonnées à l’arme automatique ou à la grenade. » 
Les cas d’agression de femmes, de jeunes filles et de fillettes sont de plus en plus nombreux et peu sanctionnés. En mai 2016 à Göteborg, un Afghan de 51 ans, arrivé dans le pays en 2003 et ayant demandé l’asile, accordé car il avait trouvé un emploi, propose à une fillette de 11 ans, qui s’ébrouait avec ses amis, de lui apprendre à nager et la viole. Il est condamné à 2 ans et 5 mois de prison sans mandat d’expulsion. L’individu est membre d’une association dont l’objectif est d’empêcher les expulsions de demandeurs d’asile afghans déboutés.
Les autorités tentent de manipuler les enfants suédois. Une mère de Tierp (au nord de Stockholm) a porté plainte après qu’un instituteur eut exigé de ses élèves de neuf ans qu’ils écrivent « Je suis musulman » et reconnaissent qu’ils appartenaient à l’islam.
Certains personnages politiques en viennent à légitimer le viol de jeunes filles d’origine par des immigrés. Si les Suédois d’origine violent par choix, les immigrés le font par ignorance des mœurs du pays. Hé oui, en Suède, il y a viol et viol. Selon Barbra Sörman, militante féministe de gauche, les migrants doivent être excusés car « ils ne savent pas ce qu'ils font ». Même quand, lors d'un festival de musique, ils violent en bande (sic) trente jeunes filles d'un coup. Les violeurs suédois sont impardonnables car ils sont le produit d'une culture qui prône l'égalité entre les sexes. Le pauvre migrant est conditionné par sa culture d'origine, faite de violence et de misogynie. La thèse de Barbra Sörman n'est pas marginale. De nombreux universitaires sont sur la même longueur d'ondes. Il ne leur viendrait pas à l'idée de suggérer aux migrants violeurs de tenter de s'adapter à la culture d'accueil. C'est aux pauvres filles de comprendre la surprise qui leur vient d'ailleurs.
Les immigrés en manque d’affection savent cela. Ils savent que les punitions seront légères. Ainsi un Somalien – qui avait obtenu le statut de résident permanent en 2007, ce qui l’avait aidé dans son trafic de stupéfiants – n’a écopé que de 18 mois de prison pour avoir tenté de violer une adolescente en pleine rue. Il a justifié sa tentative en arguant du fait qu’elle détestait les Noirs. Le procureur s’est opposé à l’expulsion car l’agresseur était en règle et que son crime n’était pas « suffisamment grave ».

Un Kosovar a violé une jeune fille handicapée de 15 ans chez elle et dans un bois. Lui sera expulsé avec interdiction de revenir en Suède pendant dix ans.

Il n'y a pas que les viols. En 2019, un facteur a été kidnappé et torturé par un migrant pendant plusieurs heures dans la ville de Kristianstad. La torture a duré cinq heures, au domicile du facteur. La victime a été lacérée et forcée d’ingérer de la drogue. Le tribunal a estimé que le criminel n’était pas apte à comprendre les conséquences de ses actes. L’individu ne sera pas expulsé car il est recherché par le gouvernement de son pays : la Syrie.

Des pays comme la France et le Royaume-Uni ont asservi une bonne partie du monde. On peut concevoir que, comme le disait Salman Rushdie, l’Empire ait décidé de frapper en retour (“ The Empire strikes back ”). Mais montrez-moi où sont les anciennes colonies de la Suède ? C’est quoi ce besoin de repentance, cette idée d’une dette à payer ? Du coup, les Norvégiens, les Danois se mettent au diapason. Tout comme les Finlandais.

En 2018, un gang de huit hommes a violé une fillette de 12 ans dans la ville d’Oulu. Les agresseurs avaient rencontré la gamine sur les réseaux sociaux. Ils ont écopé de peines de deux à quatre ans de prison : 

Abdo Ibrahim Ahmed, 34 ans, a été condamné à quatre ans et deux mois.
Hassan Mohamud Mohamed, 39 ans, a été condamné à 4,5 ans de prison.
Quassar Mohsin Sbahi Aldhulaie, 27 ans, a été condamné à quatre ans de prison.
Rahmani Gheibai, 22 ans, a été condamné à quatre ans.
Ali Osman Mohamed, 27 ans, a été condamné à quatre ans.
Osman Ahmed Mohamed Human, 24 ans, a été condamné à trois ans.
Quassar Mohsin Sbahi Aldhulaie, 27 ans, a été condamné à quatre ans de prison.
Rahmani Gheibai, 22 ans, a été condamné à quatre ans.
Ali Osman Mohamed, 27 ans, a été condamné à quatre ans.
Osman Ahmed Mohamed Human, 24 ans, a été condamné à trois ans.
Shiraqa Yosef, 21 ans, a été condamnée à deux ans.
Javad Mirzad, 30 ans, a été condamné à trois ans et quatre mois.

On comprend que des militants néonazis, les Soldats d’odin, que l’on retrouve en Norvège, au Canada, mais aussi à Bordeaux, aient sauté sur l’occasion pour organiser des patrouilles dans la ville. Mais si l'on s'en tient à la population globale, un sondage a montré que l'immigration était l'inquiétude principale pour 40% des Suédois, ce que le quotidien britannique The Independent qualifie de «plus gros retournement de l'opinion dans l'histoire des sondages ».

Sans qu’ils soient forcément d’extrême droite, des parents d’élèves ses sont opposés au « visites d’intégration » de migrants dans les écoles. Bref, la situation se tend dans les contrées nordiques.

Aujourd'hui, les travailleurs du monde entier qui veulent défendre leurs droits et leurs conditions de vie sont bien plus durement réprimés que les malfrats de tout poil.



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