lundi 4 novembre 2013

Choses vues au magasin Apple de La Part-Dieu à Lyon

Le magasin Apple du centre commercial de La Part-Dieu à Lyon est magnifique. J’aime y musarder lorsque je suis de passage dans la capitale des Gaules. Les petites merveilles de la technologie d’aujourd’hui, multiples et variées, sont à portée de main, pas du tout entravées comme dans d’autres magasin du même style. Naturellement, plusieurs gardiens en tenue uniforme sont présents (ainsi que des gardiens en civil) et épient chacun de nos gestes. Tout cela sous l’œil de caméras en circuit fermé.

Il faut être naïf ou fou pour concevoir que l’on puisse dérober quoi que ce soit dans ce centre Apple.



C’est néanmoins ce qu’a pensé, au moment précis où je m’y trouvais, un jeune homme de 18 à 20 ans d’origine maghrébine (je mentionne son origine intentionnellement). Il n’avait pas glissé un IPhone 5 dans une de ses poches de pantalon depuis trois secondes qu’il se retrouva plaqué contre un mur par deux gardiens qui voulurent lui faire rendre l’objet. Sans violence, mais pas de main morte. Le jeune nia tant et plus. Cinq secondes plus tard, la quasi totalité des gardiens du magasin entourait le délinquant qui n’avait strictement plus aucune chance d’esquiver le problème. Presque tous les gardiens étaient d’origine maghrébine ou noire. Une minute plus tard, d’autres gardiens en provenance d’autres magasins du centre commercial, eux aussi d’origine maghrébine ou noire, avaient investi le centre Apple. Tout cela sous le regard de clients plutôt d’origine européenne, « caucasienne », comme on dit chez les Étasuniens.



Le voleur continuait à se débattre en vain lorsque s’approchèrent deux douzaines de badauds d’origine maghrébine, surgis d’on ne sait où, venus aux nouvelles. À ce moment-là, je craignis le pire. Heureusement, les choses se calmèrent, le voleur rendit l’objet du délit et les gardiens, très calmement, le relâchèrent. Je demandai à l’un d’entre eux si le fait de ne pas appeler la police relevait d’une politique. Ils me répondit par l’affirmative, sauf lorsqu’il fallait fouiller les fripouilles, ce qui ne peut être accompli que par des forces de l’ordre.



Ce bref et brutal incident m’inspira deux réflexions :

  • la République française n’existe plus. Nous vivons désormais, en particulier dans les grandes cités, dans une société totalement communautaire.
  • Derrière le clinquant de centres magnifiques comme celui de la Part-Dieu, il y a une misère qui s’accroît d’année en année, avec des millions de gens prêts à tout sacrifier – y compris leur liberté – pour acquérir de merveilleux petits objets transitionnels à 700 euros, des objets qui contribuent à leur autisme politique parce que leur possession rassure.

Aujourd’hui, des enfants de moins de deux ans jouent avec des tablettes. La différence entre des cubes et des Ipad, c’est que les premiers relient au monde réel alors que les seconds le font disparaître. Dès lors, de pauvres zigs peuvent penser que tout est possible, que ce qui est posé à trente centimètres d’eux est virtuellement à eux. Quand des baraques en uniforme leur sautent dessus, le rêve éveillé s’achève.

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