dimanche 22 mars 2015

Et si Rebsamen allait faire un tour dans le Yorkshire ...


Je vais vous parler d’une région chère à mon cœur : le Yorkshire (en plus, ça rime !). La première fois que j’ai mis les pieds en Angleterre (en 1962), c’était dans un petit village près de Leeds. Mes plus vieux amis habitent un autre petit village près de York. En écrivant ces lignes, je pense au Wensleydale, et j’en salive. Ce que les habitants du Yorkshire ne savent pas tous, c’est que les premiers habitants de ce grand comté furent les Brigantes et les Parisii, des Celtes originaires de la région parisienne et des Alpes. Puis vinrent les Romains (qui firent long feu) et les Vikings (York vient du danois Jórvík). Raison pour laquelle les habitants du Yorkshire ont une bonne taille et sont de complexion d’un blanc presque laiteux.

Allez vous promener dans le bon air cinglant des Moors et dans la douceur des Dales, vous n’en reviendrez pas. Longez les murs de pierres à perte de vue. Allez vous geler sur les plages de Whitby et de Scarborough, plus toniques encore que celle de Bray-Dunes. Une fois dans votre vie, poussez jusqu’au petit village de Haworth, celui des sœurs Brontë, à quelques encablures de Leeds, où le vent des Hauts de Hurlevent souffle directement depuis l’Oural et vient se fracasser sur la maison sinistre qui surplombe le cimetière du village où furent rédigés les chefs-d'œuvre que l'on sait.



Ce grand comté de 12 000 km2 est une terre de contrastes. Quels rapport entre Bradford, ville désormais largement pakistanaise, Harrogate, ville de termes et petit bijou conservateur, Leeds et sa place financière, Sheffield et ses aciéries, Huddersfield qui symbolise à elle seule le déclin de l’industrie lainière et où naquit Harold Wilson, Doncaster où naquit la subtile Diana Rigg et où, autrefois, le charbon poussait mieux que les mauvaises herbes, York, cette merveille historique, la ville du conspirateur Guy Fawkes, du chocolatier Rowntree et du grand écrivain Auden. Aucun. Et je ne vous parle pas de la petite ville de Tadcaster, célèbre pour ses brasseries et son lycée que j’ai trop brièvement fréquenté et où j’ai connu Ed Bicknellle batteur et futur producteur de Dire Straits.

Pourquoi ces divagations personnelles ? Parce que j’ai appris récemment que le comté du Yorkshire – cinq millions d’habitants – avait créé plus d’emplois que la France entre 2010 et 2013 : 76 000 contre 66 000.

Est-ce que cette hirondelle yorkshirienne fera le printemps britannique, je n’en sais rien. Le fait est que l’emploi est reparti outre-Manche, avec la création, l’année dernière, de 143 000 postes, tandis que le chômage baissait de 0,3% (le pays compte actuellement 5,3% de chômeurs).

Pour encourageante qu’elle puisse être, la situation n’est pas totalement rose puisque les travailleurs britanniques gagnent aujourd’hui 1 600 livres de moins par an qu’en 2010 tandis que le nombre de ceux ne touchant qu’un salaire minimum vital a augmenté de 44%.

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