vendredi 13 mai 2016

Les Zindigné(e)s ! n° 34



A propos de l’ubérisation, Paul Ariès dit tout dans son éditorial, ceci en particulier : « L’ubérisation se veit branchée, sympa, libérée des contraintes du droit (droit du travail, droit fiscal, règles d’hygiène et de sécurité etc.), elle se revendique anarcho-capitaliste ou écolo-libertaire mais elle marque la naissance d’une nouvelle figure anthropologique, celle d’un individu toujours plus atomisé (sous prétexte de recréation d’un lien social), celle d’un individu qui collabore lui-même à l’extension du capitalisme qui le tue à petit feu. »





Le dossier central de ce numéro est consacré à la dépénalisation du cannabis, d’autant plus nécessaire qu’entre 1990 et aujourd’hui, le nombre de Français fumant au moins di joints par mois a été multiplié par presque trois, passant de 4% de la population en 1992 à 11% en 2014 (Christian Ben Lakhdar, auteur de De l’intérêt de sortir le cannabis des réseaux criminels. Pour une régulation d’un marché légal du cannabis De l’intérêt de sortir le cannabis des réseaux criminels. Pour une régulation d’un marché légal du cannabis).


Pour Philippe Pelletier, productivisme est un « concept trompeur ». Le géographe brosse un historique intéressant du productivisme et relève que les origines de l’anti-productivisme sont « fâcheuses ». Il se demande, de quoi, finalement, l’anti-productivisme est le nom.

Thierry Brugvin recommande de bien dissocier la relocalisation solidaire, le souverainisme et l’extrême droite : « Actuellement, contre la mondialisation néolibérale, plusieurs courants largement antagonistes font la promotion de la relocalisation. Les politiques économiques se déclinent à l’échelle nationale et internationale. »

Je renvoie également à un article publié par Brugvin dans les colonnes du Grand Soir en 2011.


Chiara Filoni (CADTM) propose un historique des banques slovènes : « La crise de la dette publique en Slovénie, comme dans le reste des pays de la périphérie européenne, a son origine dans le secteur privé, et en particulier celui des banques, destinataires privilégiées d’un flux constant de prêts provenant des banques étrangères. C’est à partir du début des années 2000 que ce phénomène, qui approfondira plus généralement la dépendance économique des pays dits « périphériques » de l’Union européenne, se vérifie avec une intensité sans égale. Comme ailleurs en Europe, l’endettement (privé) des banques se révèlera être la première cause d’endettement (public) pour le pays. »


Claire Schiff décrit le conflit opposant les “ Blédards ” aux “ Banlieusards ” : « Il existe des personnes dont on parle beaucoup, mais qu’on écoute peu. Il existe aussid es catégories qu’on désigne sans cesse, tout en parlant en réalité d’autre chose. Il en est ainsi de cette nébuleuse qu’on appelle les “ jeunes issus de l’immigration ”. »


Florian Guérant et Mathias Rollot, coauteurs de Du bon sens  proposent un « éloge du bon sens en architecture » : « Le bon sens réussit à inclure dans sa structure de fonctionnement tant l’adaptabilité que la longue durée et la stabilité. »


Jérôme Duval (CADTM) propose un plan B pour une Europe des peuples : « Quelques semaines après les rencontres internationalistes du Plan B de Paris en janvier et du lancement de « Diem » à Berlin début février, le Plan B madrilène reprend le flambeau et poursuit la mission de recomposition de la gauche européenne tout en dépassant les clivages qui mettent en péril le projet commun d’une Europe réellement démocratique au service des peuples. En réponse à l’Appel contre les politiques d’austérité et la “ dettocratie ” signé par plus de 13 000 personnes, dans un contexte politique espagnol extrêmement instable deux mois après les législatives du 20 décembre, les rencontres du Plan B pour l’Europe se sont déroulées au Centre Social et Culturel Matadero de Madrid du 19 au 21 février dernier. »


Que cherche la parti socialiste, demande Martine Billard (Parti de gauche) ? « le PS français a longtemps été considéré comme le parti social-démocrate le plus à gauche d’Europe, mais cette période est maintenant terminée. »


Pour Laurent Paillard, les services du ministère de l’Education nationale jouent aux pyromanes : « La réforme Chatel et la réforme Vallaud-Belkacem visent à accélérer la mise en concurrence des établissements et des enseignants contre les principes républicains les plus élémentaires. »


Yann Fiévet décrit la peur qui règne sur la ville : « L’ennemi public numéro 1 est sous les verrous. Ouf, on a pu enfin respirer ! Toutes les polices d’Europe qui étaient à ses trousses pendant quatre mois devraient pouvoir souffler. Pas trop longtemps cependant afin d’éviter que notre angoisse ne retombe dare-dare. Vite, que l’on désigne un nouvel ennemi public majuscule à pourchasser. Nous sommes maintenant en effet dans l’attente impatiente de la fabrication d’un autre cerveau de la trempe de Salah Abdeslam. Oui, c’est bien de lui dont il s’agit. Vous l’aviez compris. Les médias de masse avaient tellement pris soin durant la traque incessante de nous tenir régulièrement informé de l’infortune des vains limiers lancés à ses trousses. Eux, les médias, étaient fin prêts pour couvrir les suites immédiates de l’arrestation. Le 19 mars, veille du printemps, on frôla l’overdose médiatique. Toute la médiasphère était sur la brèche, à quémander la moindre miette fuitant des révélations supposées de l’interpellé. Il fut cependant mis rapidement au secret en une prison inviolable de Bruges. La gent journaleuse était déjà passée, feux de l’actualité obligent, à d’autres préoccupations quand se produisirent, le 23 mars, les attentats de Bruxelles. »

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