lundi 15 août 2016

Jours fériés : signe des temps



Une grande surface du Var a décidé d’infliger des amendes exorbitantes  à des petits commerçants exerçant dans son périmètre parce qu’ils avaient refusé d’ouvrir le 14 juillet. Ces petits commerçants ont rédigé un tract à la hâte (on y trouve une faute d’orthographe, une faute de grammaire et une anacoluthe) et ont argué qu’ils avaient fermé le jour de la fête nationale au motif qu’ils ne gagnaient pas d’argent en une telle circonstance.


Jours fériés : signe des temps

Je qualifierai cette défense de poujadiste. On ne respecte pas un jour férié car il est peu propice aux affaires, mais parce qu’il est férié. Gageons que ces commerçants auraient ouvert si la perspective d’un bon chiffre s’était offerte à eux. Ils n’auraient alors pas eu scrupule à faire travailler leurs employés un 14 juillet. Je répète ce que j’écrivais à ce sujet le 16 juillet :

« Ouvrir les hypermarchés (pour ne parler que d'eux) le dimanche matin – en ce 14 juillet, ils l'étaient presque tous – ne sert ni à créer de l'emploi ni à gonfler le PIB. Il s'agit, à très moyen terme, d'abolir la frontière entre jours ouvrés et jours non ouvrés. La disparition des jours fériés est programmée. Ces jours cesseront d'être un droit, un conquis, pour n'être qu'une possibilité.

Le chômage et la précarité détruisent les individus, les familles, les groupes sociaux. Il en va de même du travail dominical. »

Autrement dit, on va désormais s’excuser, « demander pardon » comme on dit en français de Côte d’Ivoire, lorsqu’on ne voudra pas ouvrir son commerce un jour de fête.

En témoigne par exemple aujourd’hui ce boulanger lyonnais, contrit de ne pouvoir servir ses clients en cette fête de l’Assomption, un dogme qui réjouit tous les athées dans mon genre.
Jours fériés : signe des temps

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