mercredi 7 septembre 2016

Boulevard Basly, Hénin-Liétard, 1950


Je suis récemment repassé à Hénin-Beaumont, plus précisément Boulevard Basly, là où j’ai vécu les plus belles années de mon enfance. Au temps où le stade de foot était un lieu ouvert et où, au bout de la rue du Marais (juste à côté), on pouvait faire du vélo sur un terril (les gens du nord ne prononcent pas le l final, comme dans outil ou fusil) désaffecté qui a été rasé par la suite. En ce début de mois de juillet, il pleuvait (non, pas comme d’habitude !) et je n’ai pas eu envie de prendre la moindre photo de cette artère qui s’est un peu banalisée – surtout depuis qu’elle a été méchamment coupée en son milieu par une voie rapide – mais qui, à partir de 1955, était devenue la rue résidentielle du Vieux Hénin. Le maire socialiste, ni solférinien ni corrompu, était notre voisin.

Aux habitants du Boulevard Basly, et aux Héninois en général, je propose cette photo qui date de 1950. Je n’en ai pas d’autre sans moi, malheureusement diront certains. Recouvrant le sol, un schiste rouge sur lequel, mes copains et moi-même, nous nous sommes souvent ouvert les genoux.

Boulevard Basly,  Hénin-Liétard, 1950

Né à Valenciennes en 1854, Émile Basly travaille à la mine comme galibot dès l’âge de 12 ans. Militant très actif, il est licencié sans ménagement en 1880. Il tient alors un café à Anzin. Il se lance dans une vigoureuse activité syndicale. On le surnomme « le Mineur indomptable ». On le chante dans “Le Grand métingue du Métropolitain” (1887) :

Y avait Basly, l'mineur indomptable,
Camélinat, l'orgueille du pays…
Ils sont grimpés tous deux sur une table,
Pour mettre la question sur le tapis

Et dans “La Nouvelle Marseillaise des mineurs” (1891) :

Courage, les mineurs ;
Espoirs, séchons nos pleurs ;
Basly, Basly nous défendra,
Basly nous vengera.

Il sera ensuite, pendant plus de deux décennies, député-maire de Lens.

Sa fougue et son courage, inspireront le personnage de Lantier dans Germinal.

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