samedi 17 février 2018

Un bon mot de Sacha Guitry (et Johnny)





On connaît tous l’expression « une mine (tête, boule, gueule) d’enterrement », quand on a l’air vraiment malheureux, que l’on mène un proche jusqu’à sa dernière demeure ou non.

Assurément, il m’est facile de trouver, après coup, que David Michael Benjamin Smet, dit David Halliday, faisait une drôle de tête lors des funérailles nationales de son illustre père. J'avais d'ailleurs fait remarquer à mes proches qu'il se tenait à distance respectable de sa belle-mère. Savait-il que les grandioses festivités de l’enterrement de son père allaient déboucher sur de sordides batailles d’avocats où, fatalement, tout serait mis sur la table ? Que connaissaient les époux Macron, récents « amis » de Johnny et Lætitia, de cette famille tout de même un peu atypique ?

Comme il faut bien rire un peu, cette ambiance fétide m’a rappelé une fine répartie de Sacha Guitry. L’ancienne gloire du théâtre et du cinéma français se trouvait un jour dans un cocktail organisé par une des belles et grandes familles parisiennes qu’il affectionnait tant. Tout allait pour le mieux. Ce qui frappait, manifestement, c’était les échanges très enjoués qui régnaient au sein de la puissance invitante. Un ami de Sacha s’approcha de lui et lui souffla qu’il avait rarement vu des relations de proximité aussi chaleureuses et contagieuses. Sacha lui répondit :

— Ils n’ont pas encore hérité…

Cela dit, on peut aussi penser que, comme l'a dit un philosophe, ce n'est pas parce qu'il y a des problèmes d'héritage que les gens se détestent, c'est parce que les gens se détestent qu'il y a des problèmes d'héritage. Et ce n'est pas une question d'argent. On a vu des familles exploser en vol pour quatre petites cuillers. Tout est dans le symbole, comme dans l'histoire que je vais vous narrer.

Un officier supérieur de l'armée française décède. Il était veuf. Sans être vraiment riche, la famille était à l'aise. Cinq héritiers pour un patrimoine moyen-supérieur composé d'une grande maison, de deux ou trois comptes bancaires et d'une paire d'assurances-vie. Le partage se fait dans les meilleures condition. Un petit problème, cependant. Au cours de ses campagnes et affectations, l'officier avait collectionné une cinquantaine de poignards, disons de style nord-africain. Valeur vénale : au grand maximum 1 000 euros. Devant le notaire, l'un des enfants fait la proposition suivante: “ J'aimerais simplement un poignard, comme souvenir ”. Trois autres enfants disent plus ou moins la même chose. L'aîné prend la parole : “ Cette collection forme un tout, ce serait trahir notre père que de l'éparpiller. Au nom du droit d'aînesse, je réclame tous les poignards. ” Les quatre autres frères et sœurs sont estomaqués mais le notaire les prévient que s'ils font un procès, ils perdront vraisemblablement. Foutu droit d'aînesse … qui n'existe pas en droit réel. L'aîné repart avec les poignards. Il les brade le lendemain chez un brocanteur.

Ai-je besoin d'ajouter que, professionnellement, c'était un médiocre alors que ses frères et sœurs avaient remarquablement réussi ?

PS : Quand Johnny meurt, Lætitia prévient l'AFP. Mais pas David et Laura. Elle a dû vouloir leur épargner un choc trop brutal.

Un bon mot de Sacha Guitry (et Johnny)

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