Une maîtresse de conférences d'origine britannique exerçant en France s'est adressée à la communauté des anglicistes de France – elle aurait pu avoir la courtoisie de s'exprimer en français, mais passons – pour critiquer la traduction française de titres d'œuvres célèbres de langue anglaise. Elle donne l'exemple de la pièce bien connue de Shakespeare The Merry Wives of Windsor :
“ What can we do to correct the sexist titles given to certain texts in their French translations ? While the names by which texts become known contribute to the stability and even identity of the text, there are a few striking examples of bad translations (bad in the sense of misleading or simply wrong) that have strong sexist overtones. By continuing to use these titles, we are propagating this sexism and contributing to the reinforcement of negative gender stereotypes and gender inequality.
This play focuses on marriage and contains the rare appearance of two strong, middle-aged, active female characters. Their identity is very much bound up in their status as wives, and the play treats the theme of marriage extensively. The French title, Les Joyeuses commères de Windsor, is misleading: these are not passive figures, gossiping about the actions of others; they are central actors in their own stories. Could we not give them back their title épouses, without the pejorative connotations found in the word commère ? ”
Gisèle Venet, une des grandes shakespeariennes françaises, lui répond :
“ Merci de l’attention que vous accordez à une éventuelle traduction non sexiste du titre anglais The Merry Wives of Windsor. Je vous signale qu’au tome VI de l’édition bilingue des Œuvres Complètes de Shakespeare paru dans la « Bibliothèque de la Pléiade », Gallimard, en 2016, nous avons fait une nouvelle édition et Jean-Michel Déprats et Jean-Pierre Richard ont donné une nouvelle traduction de la comédie sous le titre non sexiste en effet Les Joyeuses épouses de Windsor.
Mais ce titre avait déjà été retenu par François Victor-Hugo dès 1873, ou encore en 1993 par Daniel et Geneviève Bournet pour leur traduction parue dans le tome IV de Théâtre complet aux éditions de l’Âge d’Homme. D’autres références sont données via les moteurs de recherche Quant ou Google faisant état d’épouses et non de « commères », encore que ce mot très ancien dans notre langue ne connote pas nécessairement le « commérage »… ”
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