samedi 6 juin 2020

Fin de l’agrégation interne ?


Pour intégrer la Fonction publique, pour bénéficier de promotions internes, une seule solution : les concours ou les inspections.

Les concours ne sont pas la panacée, ils ne frôlent pas la perfection mais, pour l’instant, on n’a rien trouvé de mieux. On sait depuis les études d’éminents sociologues dans les années soixante que les concours ne corrigent que très marginalement les inégalités sociales et que l’égalité des chances est un vœu pieux. On sait également que les doubles corrections, à l’écrit, donnent parfois lieu à des empoignades féroces entre membres d’un même binôme tant les appréciations peuvent diverger. On sait que, lors des épreuves orales, des candidats issus de milieux favorisés, socialement ou intellectuellement s’expriment plus facilement que d’autres et peuvent installer une connivence avec les membres des jurys.

Pendant longtemps, l’Éducation nationale a été le seul ministère à refuser des concours internes, comme le Capes et l'agrégation. Ce sont les socialistes qui, à la fin du siècle dernier, ont fini par imposer ces procédures. Aujourd’hui, l’agrégation interne comporte deux épreuves à l’écrit et deux ou trois épreuves à l’oral. Ainsi, en lettres modernes, il y a deux dissertations à l’écrit et un commentaire de texte à l’oral. L’existence de cette épreuve est particulièrement pertinente dans la mesure où, durant toute sa vie professionnelle, l’enseignant sera amené à donner ce type d’épreuve à ses élèves. Il n’est point utile d’insister sur l’utilité fondamentale des épreuves orales dans les concours internes de langues vivantes.

J’ai eu le grand bonheur de participer, il y a une vingtaine d’années au jury de l’agrégation interne d’anglais. Grand bonheur car j’avais affaire à des candidats dont le profil et la personnalité me plaisaient particulièrement. Des collègues (le mot est important) majoritairement âgés de 35 à 45 ans, donc ayant déjà un vécu en tant qu’enseignant et en tant qu’être humain et souhaitant, alors qu’ils entraient dans l’âge mûr, se perfectionner, se remettre en question, échapper à une certaine routine … et progresser plus vite dans les échelles de la Fonction publique.

C’était sans compter sans le banquier éborgneur et son gang. Le ministre Blanquer, qui a fait presque toutes ses études dans le privé mais qui a brillamment réussi l'agrégation de droit, l’un des concours les plus difficiles et prestigieux de la République français, vient d’annoncer que les épreuves orales de l’agrégation interne étaient supprimées. Elle avaient été, dans un premier temps, reprogrammée à partir du 16 juin. Naturellement pour des raisons matérielles et sanitaires. Les épreuves écrites de l’agrégation interne se sont déroulées en janvier. Les épreuves orales devaient se tenir en avril. Pendant trois mois, les candidats ont donc été dans les affres, ne sachant pas quand et si les épreuves orales auraient lieu.

Ces épreuves auraient pu se tenir car elles impliquaient un faible nombre de candidats et d’examinateurs. Mais dans les faits, Blanquer veut la peau de l’agrégation interne pour de médiocres histoires de sous. Il est assez onéreux pour l’État de donner de meilleurs salaires à des certifiés qui sont promus agrégés à l’âge de 40 ans. 

Les membres de l’exécutif viennent de prouver durant l’épisode du Coronavirus qu’ils étaient les dirigeants les plus inaptes et ineptes depuis Attila. De fait, ils veulent tout brûler. Détruire la Fonction publique. Ils ont provisoirement raté leur coup avec l’hôpital mais ils reviendront à la charge. Quitte à prendre pour argent comptant un article payant (très cher) du Lancet, hostile à un médicament français efficace et bon marché et dont ce même Lancet a a reconnu qu’il (l’article) ne valait pas tripette.

Nous sommes en présence d’une mafia capable de tout.


Fin de l’agrégation interne ?

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